L’automobile, de la vapeur au moteur à explosion

Bien que le terme automobile ne soit entériné par l’Académie Française qu’en 1875, les premiers prototypes voient le jour dès 1769 sous l’appellation voiture. Les historiens ont même découvert des croquis datant du 15ème siècle, exécutés par l’Ingénieur Martini et Léonard De Vinci. Joseph Cugnot, ingénieur militaire français, présente en 1769 un chariot à vapeur, le fardier de Cugnot, qui servira à déplacer les canons et matériels d’artillerie lourds. Cependant, les projets autour de cette automobile tournent court : sans frein, ni système de direction, le char provoque un accident sans gravité qui met fin aux essais.
La première voiture à vapeur destinée aux transports de passagers nait en Angleterre grâce à Richard Trevithick. Equipée de trois roues, elle peut transporter jusqu’à neuf passagers, mais est rapidement abandonnée au profit du train, en raison des infrastructures routières peu développées et mal entretenues.
L’arrivée de la propulsion à vapeur et les progrès effectués conduisent les ingénieurs à reprendre les projets automobiles abandonnés. La France se place en pionnière avec la commercialisation dès 1873 de la première véritable automobile à vapeur d’Amédée Bollée : l’Obéissante, atteignant facilement les 40km/h et transportant 12 personnes.
L’Exposition Universelle de Paris en 1878 accueille le premier omnibus à vapeur aux quatre roues motrices et directrices ainsi qu’une automobile légère, la Mancelle, conçue par Bollée. Les modèles des constructeurs trouvent leur public et le carnet de commandes de Bollée explose, et notamment en Allemagne, à Moscou et en Angleterre.
Malgré la réduction de la taille des chaudières et les prototypes développés par Serpollet-Peugeot avec le système de vaporisation instantanée, c’est l’arrivée du moteur à explosion et du pétrole qui va réellement changer le cours de l’histoire de l’automobile.

L’automobile et les innovations du 19ème siècle

Automobile Panhard Levassor P2D1
Automobile Panhard Levassor P2D1

L’arrivée du moteur à explosion donne un nouvel essor à l’automobile. Si l’origine du moteur à combustion remonte à 1673 grâce aux études physiques de Huygens et Papin, il faudra attendre les travaux d’Etienne Lenoir, ingénieur, en 1859 pour que le premier brevet de moteur à gaz et air dilaté soit déposé officiellement en Belgique. Tout d’abord alimenté par du gaz d’éclairage, Lenoir améliore son invention en créant un carburateur qui remplace le gaz par du pétrole. L’ingénieur ne tarde pas à tester sa création sur la route en reliant Paris à Joinville Le Pont. Lenoir abandonne cependant rapidement sa découverte faute de moyens financiers. En 1862, Beau de Rochas reprend le carburateur à son compte pour l’améliorer et établit la théorie du cycle à quatre temps qui sera appliquée en 1872 par l’Allemand Nikolaus Otto, sous le nom de cycle Otto.
L’ingénieur Gottlieb Daimler développe pour l’Allemand Deutz, le premier moteur fixe à gaz pour automobile selon le modèle Otto. Le premier moteur a quatre temps prend place dans une automobile à 4 places créée par René Panhard et Emile Levassor. Dès 1891, les modèles Panhard envahissent les rues parisiennes.
Parallèlement, les recherches sur les moteurs se poursuivent. Rudolf Diesel reprend les recherches des frères Niépce sur le pyréolophore, ancêtre des moteurs à combustion interne pour développer le célèbre moteur Diesel, destiné à être utilisé, à l’origine, avec des huiles végétales.
D’autres études et innovations accompagnent le développement de l’automobile, et verront le jour au début du XXème siècle.

L’automobile à l’aube du XXème siècle

Le début du XXème est marqué essentiellement par des innovations connexes à l’automobile à proprement parler. Les moteurs à pétrole, de plus en plus répandus, ne s’accompagnent pas de réservoir de grande capacité. Les trajets sont par conséquent limités et le ravitaillement pose problème. C’est un jeune mécanicien norvégien, Tokheim, qui trouvera la solution. Amené à manipuler des quantités d’essence conséquentes pour son travail, Tokheim connait la dangerosité de ce produit hautement inflammable. Il conçoit avec un technicien une cuve enterrée à l’extérieur de l’atelier de mécanique et reliée à une pompe à eau. En 1901, la première pompe à essence est née !
Durant la même époque, quantité de progrès sont réalisés en matière d’équipements et de confort sur les automobiles, d’autant plus que les véhicules se démocratisent de plus en plus. Freinage, direction, arbre de transmission au lieu de la traditionnelle chaine d’entrainement moteur, bougies pour le démarrage à froid ou rayon en métal sur les roues des véhicules voient le jour à partir de 1900.
Cependant la véritable innovation du 20ème siècle est le pneumatique. Dès ses origines, l’automobile est équipée de roues en bois cerclées de fer. En 1888, John Dunlop avait imaginé un bandage léger en caoutchouc qui amortirait davantage les chocs et procurerait plus de confort aux passagers. A Clermont-Ferrand, les frères Michelin développent l’idée de Dunlop pour créer les premiers pneumatiques avec chambre à air. La famille Michelin s’appuie les recherches de Chasseloup pour lancer une société spécialisée dans la conception de pneumatique pour tout type de véhicule. En effet, cette étude prouve que les pneumatiques facilitent le déplacement des automobiles et améliorent le confort. Les voyages longue distance sont ainsi rendus beaucoup plus agréables pour les passagers qui ressentent moins les cahots de la route. Car il ne faut pas oublier que les routes du XIXème siècle sont loin d’être aussi lisses et régulières que les voies modernes ! Trous, nids de poule ou pavés sont la norme et il est assez facile d’imaginer l’inconfort que cela pouvait provoquer.
Les progrès technologiques autour de l’automobile au XXème siècle ont conduit à des innovations majeures tant au niveau de la sécurité que du confort. L’arrivée de designers automobiles chez les constructeurs a donné naissance à des véhicules aérodynamiques tandis que le sport mécanique ouvrait de nouveaux horizons à la motorisation. Depuis le premier ordinateur conçu par l’Allemand V.A.G. pour l’Audi Quattro en 1981, l’électronique a également fait des pas de géant !